Philippe Lacoche, en boîtes et au théâtre

Mercredi 16 avril 2014, la librairie Martelle proposait une rencontre avec Philippe Lacoche à l'occasion de la parution de ses deux derniers ouvrages ; une nouvelle : Les boîtes (Cadastre8Zéro Ed.) avec l'artiste Colette Deblé et une pièce de théâtre : L’Écharpe rouge (Ed. Le Castor astral). Une lecture d'extraits de cette pièce par les comédiens du théâtre de l'Alambic était également au programme.

Les boîtes (Cadastre8Zéro Ed.) est le fruit d'une collaboration entre Philippe Lacoche et la plasticienne Colette Deblé, originaire de l'Aisne. C'est Mireille Béra, l'éditrice du livre, qui a eu l'idée de faire dialoguer un texte de l'écrivain avec les créations de la plasticienne, ces boîtes qu'elle définit comme "une performance à enfermer du temps".

Dans sa nouvelle, Philippe Lacoche nous emmène à Ombreville, une bourgade qui n'est pas sans rappeler une ville bien connue de Picardie maritime. Hervé, journaliste engagé durant trois ans dans la Résistance, s'est épris à Paris de la sublime Maria, "une longue fille à la fois sensuelle et indomptable".

Mais cette idylle n'est pas du goût des parents de la jeune femme, des "bourgeois à l'esprit étroit et sec" qui n'aiment pas beaucoup la Résistance... Menaçant leur fille de lui couper les vivres, ils lui suggèrent un petit séjour au carmel de la ville afin de reprendre ses esprits.

"Tu vas abandonner les boîtes de Saint-Germain pour t'enfermer dans la boîte à bonnes sœurs" s'étonne Hervé. L'amant n'est pas au bout de ses surprises... Car s'il est question d'enfermement dans cette nouvelle, on y rend surtout hommage à la liberté et aussi, bien sûr, à la féminité, comme font les boites de Colette Deblé photographiées dans le livre par Yazid Medmoune.

Avec L’Écharpe rouge (Ed. Le Castor astral), Philippe Lacoche s'essaie pour la première fois à l'écriture théâtrale dans une pièce que Jérôme Leroy qualifie à juste titre, dans sa préface, de "merveilleusement foutraque et faussement policière".

Tout commence par le meurtre d'un huissier, Nestor Lallau à proximité du club "Le Gros Cygne" dans une ville portuaire. "Un homme est à terre. Il baigne dans son sang ; son corps est troué de balles. Il va mourir. Il rit à gorge déployée".

Venu lui porter secours, Humbert Mulot fait figure de seul témoin dans cette étrange affaire, que doit résoudre le fantasque Inspecteur Dambrine. La plus grande partie de la pièce se situe dans le huis-clos du commissariat où se rencontrent des personnages tous plus délirants les uns que les autres. Pour incarner les longues didascalies ("tic de nouvelliste ou de romancier qui donne de l'atmosphère à l'ensemble", selon Lacoche), une narratrice est présente sur la scène.

Entre théâtre de l'absurde, surréalisme et fantaisie pure, L’Écharpe rouge est une critique sociale et politique de notre société contemporaine. "Au Chien qui fume/Y'a une BNP./Place à la thune/L'bistrot, ils ont rasé.//Et dans la brume,/Mac Orlan et Carco,/Tout comme Céline,/Ils pleurent tous leur bistro."

Les comédiens du théâtre de l'Alambic joueront la pièce mise en scène par Jean-Christophe Binet dans une ambiance de film des années 50. Ils seront accompagnés par les musiciens Bernadette Briaux et Nicolas Legois, du groupe Arsène d'Io.

Au centre culturel Jacques-Tati d'Amiens : samedi 19 et dimanche 20 avril à 20h30. Lundi 21 avril à 17h. Philippe Lacoche sera présent le lundi 21 pour une séance de dédicaces. Tarif : 10 ou 5 €. Réservations : 03 22 46 01

3 rue des Vergeaux - 80000 Amiens 03 22 71 54 54 Ouvert du lundi au samedi de 10h à 19h sans interruption Site Internet de vente en ligne : www.librairiemartelle.com